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Beyrouth, Guerre et Paix
Liban, août 2010, des tensions et des tirs à la frontière libano-israélienne pour une histoire d'arbre. La guerre n'est jamais très loin...

Je fais mes bagages.
Nicolas vient me chercher à l'aéroport de Beyrouth, il est en retard, il s'est perdu dans un camp de réfugiés palestiniens. La guerre n'est jamais très loin...
On parcourt Beyrouth pour aller chez lui. C'est beau, Beyrouth, la nuit, un patchwork où flamboient des nouveaux hôtels de luxe et où se terrent dans l'obscurité les quartiers périphériques.

Panne d'électricité quand on arrive. Beyrouth, brisée par un passé encore récent, ne peut illuminer toute la ville. La guerre n'est jamais très loin...
 
Il m'explique, pendant que la moiteur et la chaleur de la pièce m'engluent sur le canapé, qu'il y a des pannes à peu près toutes les six heures, mais que normalement ça ne dure pas, il faut juste que le  générateur du quartier prenne le relais... Et les quartiers sans générateur ? La chaleur est insupportable, les gens s'énervent entre eux et contre tout.
Nicolas travaille la journée, j'ai donc le temps de parcourir la ville à mon rythme, selon mes sensations, mes envies, mes attentes et mes espérances pour la découvrir et l'apprivoiser. Je vais d'abord au plus simple, je lis mon guide, le seul qui existe sur le Liban : c'est la place des Martyrs qu'il faut voir, à tout prix ! La guerre n'est jamais très loin....
 
La Place des Martyrs : un désert au milieu de la ville. Du sable, quelques trous destinés à des fouilles archéologiques mais surtout des cadavres d'immeubles qui sont autant de fragments d'histoire. Tout autour de cet espace de mémoire, des grues agitées créent des immeubles, les boutiques Chanel, Kenzo et autres marques de luxe se bousculent dans le nouveau centre, toute la jeunesse de Beyrouth se presse dans la boîte de nuit The Basement. Beyrouth se défait et se refait, gardant à la fois la mémoire d'un passé – la guerre civile  et la guerre face à Israël – et créant celle d'un futur – faite de paix fragile. Cette dialectique incarne Beyrouth, de la Maison Jaune aux nouvelles bâtisses d'Achrafief, et plus largement le Liban. Du château des templiers à Tripoli, se dressent à flanc de colline des immeubles récents tous agglutinés. Et parmi tous ces bouleversements, les temples de Bacchus, Jupiter et Venus veillent sur Baalbek, intemporelle et immortelle.
             
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